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Valentin Silvestrov - Concert monographique

Découvrez l'Ukrainien Valentin Silvestrov, inventeur de liturgies abyssales et contemplatives. EMN + Alexei Lubimov
La musique de Valentin Silvestrov est envoûtante. Elle évoque en chacun de nous d’énigmatiques souvenirs intimes, de poignantes émotions enfouies.
Valentin Silvestrov vit à Kiev en retrait du monde et nous offre l’infinie beauté de son monde intérieur. Célébré en Ukraine, en Russie et en Allemagne comme l’un des plus grands compositeurs d’aujourd’hui, c’est la première fois qu’une soirée  monographique lui sera consacrée en Belgique avec, autre privilège, le prodigieux pianiste Alexei Lubimov en soliste de ce concert de Musiques Nouvelles.

Première partie:
HYMN (2001), strings, 7¹
EPITAPH (1999), strings with piano, 8¹
AUGENBLICKE DER POESIE UND DER MUSIK (2003), 1st part , soprano and piano without strings, 2nd part Strings only. 7'
FOUR POSTLUDES (2004-2007), strings with piano, world premiere,  16¹

Seconde partie:
AUGENBLICKE DER ERINNERUNG-2'[2004], piano solo
1.         Elegie
2.         Intermezzo
3.         Serenade
Drei Walzer [2005], piano solo
1.         Schoenberg gewidmet
2.         Webern gewidm]
3.         Berg gewidmet
DREI POSTLUDIEN [2005], ARVO PAERT GEWIDMETAUGENBLICKE DER piano solo
ERINNERUNG-III, (2003), strings and piano,  21¹

Valentin Vassilievitch Silvestrov (en russe : Валентин Васильевич Сильвестров), né à Kiev le 30 septembre 1937. Ce musicien ukrainien avait conquis la scène musicale au début des années 1960 en tant que cerveau progressiste d’un groupe d’avant-garde de Kiev réuni autour de Leonid Grabovski. Tonalité libre, dodécaphonisme, musique aléatoire, clusters, recours aux bruits et à l’électronique faisaient partie de sa panoplie, il expérimentait avec l’art conceptuel et le théâtre instrumental. Son écriture, très expressive, est d'abord influencée par le post-sérialisme se pratiquant alors en Europe occidentale. Il connut rapidement le succès à l'étranger, salué notamment par Adorno comme un musicien extraordinairement doué. Sa symphonie Eschatofonie fit sensation à Darmstadt en 1968.
En 1970, après de longues réflexions sur le sens de la musique, il produit une œuvre-charnière : Drama, « J’ai essayé ici de sortir du ghetto de l’avant-garde, comme d’autres le faisaient aussi à l’époque. »
Sa musique s'orienta ensuite de plus en plus vers la confidence expressive, aux lignes mélodiques très étirées. Sans recourir à la « polystylistique » dont il était alors beaucoup question en Union soviétique. Il s’agit plutôt d’une fusion, d’une égalité de traitement appliquée à différents styles. En 1972, dans la Méditation pour violoncelle et orchestre de chambre, Silvestrov préconisera expressément le « retour à l’identique ».
Ses œuvres récentes, Kitsch-Musik, Postludium, Postscriptum, Epitaph ou Requiem pour Larissa, exploitent – voire exaltent - les ressources musicales du passé telles l’accord parfait et la gestuelle classico-romantique, souvent même avec une expression de nostalgie avouée. Silvestrov reconnaît que ces procédés ont perdu leur sens original et sont devenus une sorte de musique « dépossédée », ambiguë, qu’il nomme « métaphorique ». Les moyens du passé sont devenus pour lui des paraboles, des béquilles du souvenir. Sa musique est l'épilogue ultime du grand romantisme.

Représentations passées

19/02/2008
Théâtre le Manège - 7000 Mons