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Jazz Contempo - Stéphane Collin - Charles Loos - Musiques Nouvelles

22 janvier 2005 - Théâtre Royal - Mons
C'est une longue amitié qui me lie à Charles Loos.
Charles avait assisté déjà à mon tout premier concert de piano solo au Chapati, à Ensival, en 1980. Il a ensuite été mon professeur au séminaire de jazz de Liège. Une grande complicité s'est de suite installée.
Je pense bien que Charles n'a jamais failli à me faire l'honneur de sa présence à chacune des (très rares) représentations de mes oeuvres (Resolutio en 1989, La Cantate à Trois Voix en 1991, Amours Symboliques en 1996). Ses encouragements constants ont suscité une première collaboration en 1994 : j'ai écrit pour lui un cycle de mélodies basé sur des poèmes de Pierre Louÿs : Les Chansons de Bilitis, qu'il a enregistré avec la chanteuse Anne Poskin.

Dix ans plus tard, l'Ensemble Musiques Nouvelles, dirigé par Jean-Paul Dessy, nous donne une belle occasion de reconduire notre complicité musicale. Il s'agit d'intégrer au sein de l'orchestre bien connu les musiciens du trio de Charles : lui-même au piano, Paul Flush à l'orgue Hammond et Luc Vandenbossche à la batterie, augmentés pour l'occasion de Fabrice Alleman au saxophone.
Associer la rigueur d'une écriture orchestrale recherchée aux sonorités des instruments de jazz, profitant à la fois des vertus formelles classiques et des ressources de l'improvisation est un projet qui ne manque pas de m'intéresser au plus haut point. Je voudrais tenter une intégration intime de tous ces instruments, et éviter tant le combo jazz avec aussi des cordes, que le concerto grosso d'orchestre avec aussi des solistes originaux. Tous les moyens pour y parvenir sont ici rassemblés, en ce compris l'enthousiasme (très cher pour le compositeur) des parties prenantes.

Stéphane Collin

Distribution de "L'Enfer en trois mouvements"
 
Soliste saxophone : Fabrice Alleman
 
Musiques Nouvelles, direction Jean-Paul Dessy
Violons : Eric Robberecht, Pierre Heneaux, Véronique Lierneux, Claire lechien, Laurence Luxen, Frédéric Van Liefferinge
Altos : Dominica Eyckmans, Manuela Bucher
Violoncelles : Jean-Pol Zanutel, Jean-Luc Brulin
Contrebasse : Pascal Smets
Cor : Denis Simándy
Trombones : Adrien Lambinet, Roel Smedts
Percussions : Louison Renault

Ce qu'en a dit la presse

La Voix du Nord - 25 janvier 2005 - A.D.
L'écriture ciselée de Stéphane Collin
Le spectacle se vit en silence. Samedi soir, à Mons, les adeptes du genre (et ils étaient nombreux), honorent avec mesure le jazz contemporain de Stéphane Colin, compositeur belge, et de son ami pianiste, Charles Loos: dans une ambiance feutrée, un public studieux a les yeux rivés sur des musiciens classieux. Seuls deux jeunes gens au premier rang s'essaient à quelques cris enthousiastes. Sur scène, entre chaque salve d'applaudissements, l'énoncé du titre se fait poliment, entre gens bien élevés. Mais évoquer de la sorte l'atmosphère cossue qui règnait au thèâtre royal de Mons ne saurait faire offense à la qualité de la prestation dont les oreilles ont pu se délecter. Assurée par le trio "Ménage Artois", la première partie a été marquée par la complémentarité sonore, aussi convaincante qu'inédite, de l'orgue Hammond de Paul Flush, et du "Steinway" de Charles Loos. Le public a ainsi été invité à découvrir des horizons assez proches de ceux de Michel Pettruciani, auxquels s'ajoutait la touche d'improvisation fantasque de Luc Vanden Bosch aux percussions. Sans entracte, le trio fut ensuite rejoint par l'Ensemble Musiques Nouvelles qui, avec ce nouveau projet, a associé à la rigueur d'une orchestration expérimentale élaborée (et parfois, il faut bien l'avouer, difficilement accessible pour les non avertis) la finesse des sonorités jazzy révélées par les violons, altos, violoncelles, trombones, cor et percussions qu'a magistralement accompagnés Fabrice Alleman au saxophone. La musique est calibrée, millimétrée, la maîtrise musicale fait jaillir la quintessence de chaque instrument.
 
Si la complexité de L'enfer en trois mouvements (allegro, slow et adagio) a pu surprendre, la composition aura donné sa pleine mesure aux instruments qui l'ont religieusement servie.

Cd L'Enfer en trois mouvements