Danses et résonances

Ce programme alliant musique, danse et poésie est plutôt célébration que spectacle. Les trois pièces pour violoncelle composées et jouées par Jean-Paul Dessy ont été inspirées par les textes des prophètes bibliques Sophonie, Baruch et Amos. La danse a surgi, aimantée par la musique. Les poésies de Gwen Garnier-Duguy sont venues sceller l’harmonie de l’une et de l’autre. Rien ne demeure plus mystérieux que la création. Alors que pendant une quinzaine d’années Muriel Jaër croyait avoir été délaissée par la créativité, s’étant livrée corps et âme au travail intérieur et à l’enseignement du yoga, elle fut happée à nouveau par la danse à la simple écoute de Sophonie. Cette danse venait d’une seule coulée, sans effort et sans volonté, comme enchantée de vibrer en elle. Elle vécut là une joie pure, celle des retrouvailles. Et cet état persista, l’invitant à renouer avec l’expression du mouvement, celle qui a toujours été à la source même de son existence. Depuis, trois danses sont nées. Elles entrent en parfaite résonance avec l’esprit de la musique de Jean-Paul Dessy: un mouvement de va-et-vient entre l’écoute, le recueillement et le jaillissement spontané de l’ivresse de l’âme. Gwen Garnier-Duguy a su traduire à merveille le sens profond de cette alchimie. « Ce n’est pas nous qui nous enivrons de vin, c’est le vin qui s’enivre de nous » chantait Rumi, le grand poète soufi. Car c’est le corps qui réside dans l’esprit, et non l’esprit dans le corps. Ainsi la vie est-elle la seule, l’unique danseuse.