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Night Play de Reynaldo Ramperssad - Musique de David Nuñezañez

Mise en scène : Reynalso Ramperssad
Musique : David Nuñezañez
Jeu : Brigitte Dedry, Jan Hammenecker, Simon André
Danse : Silvana Suarez
Artistes de cirque : Thomas Dechaufour, Diogo do Labella, Michela Henle, Benjamin Khan, Luis Sartori
Dramaturgie : Corinne Bertrand
Piano: Kim Van den Brempt
Directeur technique: Jean François Keller
Assistante scénographie : Aurélie Perret
Nightplay est le fruit de la rencontre entre un écrivain, un musicien et un metteur en scène. Ecrire devient donc un mouvement parmi d'autres qui ne revendique aucun privilège par rapport à la lumière, à la musique, à la scénographie....C'est la friction de tous ces éléments qui crée un langage unique. Reynaldo Ramperssad

L'argument

Un couple sacrifie sa fille car elle n'entre pas dans les normes ; elle ne correspond pas à l'image qu'il se fait de sa descendance. Il sauve son image de marque et sa sécurité. 
La fille, rejetée réapparaît au grand jour. Les parents ne se souviennent même plus de la raison de l'abandon. Très vite, elle est récupérée, ingurgitée et la structure familiale se perpétue comme si rien ne s'était passé.
 
Ce n'est pas une fable, ce n'est pas un drame, c'est une comédie familiale. Il n'y a pas de solution proposée, ni de véritable jugement. C'est le constat d'un monde où les pires atrocités sont acceptées du moment qu'elles ne perturbent pas l'ordre établi. La folie ne se déclare jamais frontalement. On est toujours sur le bord, sur la frontière de quelque chose, de l'écroulement.
 La famille est en fin de compte la plus forte. Sans elle, il n'y a plus d'histoire. Et l'histoire continue envers et contre tout.

David Nuñezañez : l'espace désertique et le son

«…Donde todos se empenan en superponer, en abarrotar y cargar, donde los excesos y el abandono de residuos, la acumulcion y el desorden parecen trabajar secretos barocos, no hay sino una forma invisible, la llamada de lo escueto.”

“D” de José Balza (Caracas, Venezuela 1978).

Traduction littérale:

“ ... où tous s'obstinent à superposer, à bourrer et à surcharger, où les excès et l'abandon de résidus, l'accumulation et le désordre semblent travailler de baroques secrets, il n'y a qu'une forme invisible, l'appel du dépouillement.»

Que signifie cette phrase du romancier José Balza (1939), écrite à propos du peintre également vénézuelien Armando Reveron (1889-1954)?

Il n'y a pas de grande différence à dire tout simplement: «les extrêmes se touchent». Par moi il me semble pertinent de réfléchir de façon plus approfondie à ce que l'on appelle dépouillé ou «simple», et de l'analyser à partir de deux points de vue tout à fait différents.

Le premier point de vue comprend la pureté comme une concentration sur l'essentiel. Il me semble que cette première définition ne correspond pas à Nightplay.

Le deuxième point de vue est celui suggérée par José Balza. C'est un état extrême de baroque (par baroque nous n'entendons pas la période historique). C'est une exacerbation, un excès qui conduit à un résultat d'apparence simple et dépouillé.

Cet «état» me semble être celui recherché par le travail du son et de l'image tout au long de Nightplay.

Les déserts naturels sont aussi le résultat de cataclysmes antérieurs à l'apparition de l'homme sur terre. Le cataclysme, le désastre, se trouve dans le désert de manière «invisible» comme un état, comme une qualité.

Dans le désert le temps et l'espace se confondent avec la lenteur et l'éloignement.

Traditionnellement les déserts sont des lieux privilégiés pour la réflexion, l'étude et même la méditation. Sans doute parce que l'assimilation du désert requiert du temps et de la concentration. L'influence du désert sur nos sens est autant physique (de l'ordre de la sensation) que psychique (l'image suggère la solitude et le recueillement).

Le son de Nightplay propose des «déserts artificiels». Des continus de superpositions de sons, des pulsations différentes mises en rapport, des éloignements et des rapprochements (notamment par l'utilisation de moyens électroniques) et des vitesses extrêmes qui se perçoivent comme des lenteurs.

Le travail de plusieurs années en collaboration avec Reynaldo Ramperssad sur Night play se centre clairement sur le processus à partir et au travers d'une idée:

la «visitation» de celle-ci et de sa mise en place dans le travail. La fameuse correspondance entre les divers moyens d'expression devient dans notre travail le résultat de ce processus.

Cependant, il existe d'utiles concepts et percepts que nous avons adoptés à nos expressions personnelles de la musique et des arts scéniques. Deux des plus importants sont le PAYSAGE et le FRAGMENT.

LE PAYSAGE articule l'espace.

Le déplacement dans l'espace (sonore ou scénique) se fait à l'intérieur du paysage. Toute idée de personnage ou de présence sert d'élément structurant à celui-ci. La distance est perçue comme le résultat d'une vision et d'une audition panoramique.

LE FRAGMENT articule le temps.

Les éléments qui constituent le fragment sont à leurs tours fragmentaires et indépendants. Cette indépendance crée précisément le besoin d'articuler un fragment qui à son tour contienne ces éléments. La qualité principale du fragment est la synthèse. Celle-ci se base sur «l'unité fondamentale» qui permet la communication de ses parties apparemment séparées.

Quelle est l'idée de Nightplay?

Peut-être pouvons-nous suggérer que rien ne peut protéger l'humanité des forces naturelles déchaînées. Nous pouvons suggérer la taille de l'homme dans son entourage gigantesque, symbolisé par un énorme désert.

David Nuñezañez

Production

Collectif Travaux Publics, en coproduction avec Musiques Nouvelles ; avec l'aide de la communauté Wallonie-Bruxelles – Service du Théâtre et Service de la Danse, du Centre des Arts Scéniques et de la SACD; en partenariat avec Carthago Delenda Est.

Représentations passées

10/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

09/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

08/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

07/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

06/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

03/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

02/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

01/04/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

31/03/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

30/03/2010
Carthago Delenda Est - 1070 Bruxelles

Photos : Nightplay, Reynaldo Ramperssad, Isabelle Françaix (David Nunezanunez), Isabelle Françaix (Kim van den Brempt). Télécharger les photos.