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Un tigre symphonique - 17 mars, 20h00 au Manège - 18 mars, 20h15 à Flagey

Egalement sur le site de Mons 2015, dans le pré-programme >>> ICI
Au Théâtre Le Manège, à Mons, le 17 mars. Festival VIA.
A Flagey, à Bruxelles, le 18 mars.

Un tigre symphonique


L'European Contemporary Orchestra combine la souplesse d’un ensemble acoustique à la puissance d’un orchestre philharmonique! 


Comptez-y trois chanteuses, un DJ et un ingénieur du son: le voilà en quête d’expériences nouvelles au cœur des technologies de pointe.


À ce jour, ECO est le seul orchestre européen entièrement dédié à la création contemporaine. Depuis 2011, ses trente-trois musiciens, sous l’impulsion des chefs Raoul Lay (Télémaque/Marseille) et Jean-Paul Dessy (Musiques Nouvelles/Mons), offrent leur dynamisme à l’imaginaire des compositeurs et accueillent de jeunes instrumentistes roumains (Académie Icon Arts) et italiens (AFAM). 


Embarquement pour l'outre-là de François Narboni (FR) - 2012

Cadavre exquis de Karl Fiorini (MT) - 2012

Brûlures de Pierre-Adrien Charpy (FR) - 2012

- Double-ECO de Bernard Cavanna (FR) - 2015

- Raisons de l'être de Benoît Chantry (BE) - 2015

- The wave de Jean-Luc Fafchamps (BE) - 2015


Créations italiennes

Distribution

European Contemporary Orchestra, direction Jean-Paul Dessy (MN) & Raoul Lay (TE)

Solistes pour la pièce de Bernard Cavanna : Noëmi Schindler (violon) & Atsushi Sakaï (violoncelle)

Violons (Nicolas Miribel/MN, Yann Le Roux/TE, Cozmin Fidiles/IA) - Altos (Karel Coninx/MN, Arianna Bloise/AFAM, Francesco Vernero/AFAM) - Violoncelles (Guillaume Rabier/TE, Jean-Pol Zanutel/MN - Andreea Timiras/IA) - Contrebasse (Eric Chalan/TE) - Flûte (Charlotte Campana/TE) - Clarinettes (Charles Michiels/MN, Linda Amrani/TE) - Hautbois (Blandine Bacqué/TE) - Saxophones (Joël Versavaud/MN, Isabella Fabbri/AFAM) - Trompette (Gérard Occello/TE) - Trombone (Adrien Lambinet/MN) - Cor (David Foiche/MN) - Tuba (Felix Burghelea/IA) - Guitare (Hughes Kolp/MN) - Guitare basse (Nicolas Dechêne/MN) - Accordéon (Solange Baron/TE) - Clavier (André Ristic/MN) - Piano (Mihai Murariu/IA) - Percussions (Pierre Quiriny/MN - Christian Bini/TE - Andrei Marcovici/IA) - Metteurs en sons (Philippe Petit/TE) - Voix (Brigitte Peyré/TE - Hsiao Pei Ku (AFAM) - Elisa Bonazzi (AFAM)

Son (Jarek Frankowski/MN)

Notes de Programme

Double-ECO, de Bernard Cavanna

pour violon, violoncelle et ensemble

(2014)

Cette pièce reprend deux des quatre mouvements de mon double concerto pour violon, violoncelle et orchestre (2007-2009). Le premier mouvement, porte en sous-titre «en ré» ; il s’agit d’une forme simple en couplet-refrain, où les deux instruments solistes sont pensés comme un seul instrument, sorte d’instrument hybride, à huit cordes, où la virtuosité domine en permanence, dans une gestion difficile de l’archet. Le second mouvement, écrit après la disparition d’Aurèle Stroë (octobre 2008), rend hommage à ce compositeur de génie, amoureux des confrontations complexes et du nombre d’or. Un thème d’accords, composé de tierces, alterne avec des lignes allusives à la Messe de Machaut. Ce thème d’accords se transforme selon des principes utilisés dans les formes anciennes de la musique électro-acoustique (superpositions d’additions ou de soustractions de fréquences, modifications de la vitesse ou de la densité, filtrage des timbres …). A un moment donné, le mouvement se fige sur l’accord caractéristique de double sensible, ponctué de scansions (message codé en morse), puis un dernier mouvement choral, dans une trajectoire ascendante, donné par les solistes, vient clore la pièce.


Raisons de l'être, de Benoît Chantry

La science m'accompagne rarement. Elle me fascine pourtant à travers sa foule de réponses au comment de la vie. Me fascine, mais ne m'émeut pas, car à la question du pourquoi de la vie, elle n'apporte qu'une réponse sèche : nous vivons pour perpétuer notre espèce. La science m'accompagne rarement… mais elle m'offre en revanche un recul qui met en perspective la saveur des réponses apportées par les autres – philosophie, spiritualité, art, introspection ou paroles d'enfant – à la question du pourquoi de la vie. Ces réponses, parfois délicieusement irrationnelles et souvent enivrantes, la musique me permet ici de les évoquer avec davantage de pudeur que ne le permettent les mots. A chaque instant, tandis que notre âme donne à la vie un sens quelquefois vertigineux, nos cellules répètent en silence leur ballet effréné.


Calimerìta d'Ivan Fedele >>> Pièce créée à  Mons, le 17 mars 2015 Flagey le 18 mars 2015. Elle ne sera pas jouée à la Biennale de Venise

pour trois voix de femmes et orchestre de chambre

Écrite à partir d'un texte en grico, dialecte grec de la région de Salento, édité par Brizio Montinaro, la pièce Calimerita est une histoire d'amour folklorique classique. Le personnage principal est interprété par un trio de voix féminines qui, en réverbérant et épaississant le texte, donne à l'histoire un chemin un peu plus complexe que ne l'aurait permis une seule voix. La possibilité de doubler une voix et de créer un chœur ou un écho souligne et soutient la trame de l'histoire en capturant à la fois l'émotion du présent et celle du passé. La pièce est divisée en quatre mouvements et suit la structure du texte, souvent symétrique. Il y a donc des répétitions du texte dans les parties acoustiques et électroniques. Le texte chanté s'entend souvent derrière le texte parlé, ce qui crée un subtil contrepoint. De même, les instruments de l'orchestre, et particulièrement les vents, doublent les voix avec fraîcheur en écho aux bribes de la mélodie. La partition utilise aussi le marériau ethnique de la tradition albanaise (le texte parle d'un amour de l'autre côté de la mer), élaborée, multipliée et intégrée à un contexte harmonique extrêmement riche. Une fois encore, la musique qui forme une "mémoire" trouve ses origines dans l'essence même de ses racines populaires. C'est mon tribut à ce fascinant langage, le grico, qui caractérise la culture de ma région natale : Salento.


Brûlures de Pierre-Adrien Charpy

Il est des rencontres brûlantes. Celle d'Œdipe sur la route d'Henry Bauchau a marqué ma chair, ma voix et mes pensées. Elle a transformé ma conscience et mon rapport au monde. Elle m'a indiqué une direction, qui est aussi de n'en avoir pas. Ces Brûlures en portent l'empreinte à travers le prisme de mon regard; elles n'en sont pas la transcription mais la conséquence. Que l'esprit de l'aède soutienne mes efforts. Que la danse profonde opère au fond des corps et que la musique s'épanouisse.


Cadavre exquis, de Karl Fiorini

Le cadavre exquis est un jeu inventé dans les années 20 à Paris par les surréalistes: chacun des participants imagine à tour de rôle une partie de phrase dans l’ordre sujet-verbe-complément en ignorant ce que le précédent a écrit. Je suis un grand nostalgique de cette époque avec laquelle je ressens tellement d’affinités que je me suis installé à Paris. J’aime m’y promener en bouquinant, et c’est d’ailleurs ainsi que l’idée de cette pièce m’est venue, en descendant les rues de Montmartre. L’envie puissante de travailler avec trois poètes contemporaines dont j’avais commencé à lire les textes a surgi comme une évidence: la Maltaise Claudia Gauci, l’Espagnole Ana Bocanegra Briasco et la Française Emmanuelle Favier. Ma musique reprend le principe du collage à partir de leurs textes choisis, mais aucune des parties de ma pièce n’est une fin en soi. Tout s’y enchaîne dans une orchestration très contemporaine qui mêle des atmosphères qui me sont chères: des échos de Chopin, une harmonie romantique, un lointain souvenir d’un morceau de Bill Evans que j’écoutais en arrivant à Paris, ma langue maternelle, l’espagnol et le français, quelques réminiscences de mélodies maltaises ou de rythmes des Balkans… J’aime les toiles De Chirico qui allient à l’architecture de la Renaissance des objets intemporels. J’ai voulu que ma musique évoque ces paysages d’errance où l’on se retrouve soi-même tout en se sachant autre, hors de l’énonciation et dans la suggestion.


The wave, de Jean-Luc Fafchamps

Ces dernières années, pour un citoyen de ma génération, l'évolution générale de l'Europe - dont nous avions applaudi les premiers progrès - paraît absurde et injustifiable: l'humanité au service de l'économie, l'austérité comme seul remède proposé à tous les maux, malgré les échecs répétés. C'est comme une vague cataclysmique qui croît devant les yeux d'un peuple délibérément paralysé par le désespoir, qui attend placidement qu'elle lui tombe dessus.

Au moment où je finissais cette composition, je découvrais l'article qui suit, comme un écho à mes interrogations. L'auteur, Laurent de Sutter, a accepté que je recopie ces lignes.

La raison délirante de l’Europe, un nouveau fascisme mou?

LIBERATION 10 février 2015

TRIBUNE

Laurent de Sutter: professeur de Théorie du Droit à la Vrije Universiteit de Bruxelles et directeur de la collection "Pespectives Critiques".

"Il est temps d’ouvrir les yeux : les autorités qui se trouvent à la tête de l’Europe incarnent un fascisme nouveau. Ce fascisme, ce n’est plus celui, manifeste et assumé, qui a fait du XXe siècle l’un des grands siècles de la laideur politique ; il s’agit plutôt d’un fascisme mou et retors, dissimulant ses intentions mauvaises derrière un langage qui se voudrait de raison. Mais la raison que manifestent tous ceux qui, aujourd’hui, se trouvent forcés de discuter avec le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, est en réalité une raison délirante. Elle l’est sur plusieurs plans.


"Premièrement, la raison européenne est délirante sur le plan politique : chaque nouveau geste posé par les autorités de l’Europe (ainsi, en dernier lieu, celui du directeur de la Banque centrale, Mario Draghi) affiche davantage le mépris des principes sur lesquels elle se prétend fondée par ailleurs. En proclamant que les traités européens sont soustraits à tout vote démocratique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ne l’avait pas caché : la démocratie, en Europe, n’est qu’un mot vide. Qu’il ait pointé une réalité juridique (il est vrai que les traités sont négociés entre Etats et non entre populations) n’empêchait pas moins qu’il s’agissait là d’une déclaration de renégat. Non, l’Europe ne vous appartient pas, peuples d’Europe - pas plus qu’elle n’appartient aux gouvernements que vous avez élus, si ceux-ci ne marchent pas au rythme que nous souhaitons lui voir adopter. Tel était le message que Juncker souhaitait faire passer - et qui a été entendu.


"Deuxièmement, la raison européenne est délirante du point de vue économique : ce que les autorités européennes sont en train de réaliser, c’est tout simplement la ruine d’un continent entier. Ou, plutôt : la ruine de la population d’un continent entier - à l’heure où la richesse globale de l’Europe, en tant qu’entité économique, ne cesse de croître. Les autorités économiques européennes, en tentant de tuer dans l’œuf le programme grec, pourtant d’une impeccable rationalité économique, de Yánis Varoufákis, le disent là aussi sans ambages. Ce qui les intéresse, c’est la perpétuation d’un statu quo financier permettant au capitalisme, dans son caractère le plus désincarné et le plus maniaque, de continuer à produire une richesse abstraite. Il n’est pas important que la richesse en Europe profite aux personnes ; en revanche, il est d’une importance croissante qu’elle puisse continuer à circuler - et toujours davantage. Pourtant, qu’en déséquilibrant de manière aussi radicale le système économique européen, les autorités en question risquent d’aboutir à la destruction du système capitaliste lui-même, comme ne cessent de le souligner les analystes financiers, ne leur traverse même pas l’esprit. Car, au bout du compte, il ne s’agit pas vraiment de capitalisme, ni même d’économie ; il s’agit de pouvoir, et de sa pure imposition.


"Troisièmement, la raison européenne est délirante du point de vue de la raison elle-même. Derrière les différents appels au «raisonnable», que le nouveau gouvernement grec devrait adopter, se dissimule en réalité la soumission à la folie la plus complète. Car la raison à laquelle se réfèrent les politiciens européens (par exemple, pour justifier les mesures d’austérité débiles qu’ils imposent à leur population) repose sur un ensemble d’axiomes pouvant tout aussi bien définir la folie. Ces axiomes sont, tout d’abord, le refus du principe de réalité - le fait que la raison des autorités européennes tourne dans le vide, sans contact aucun avec ce qui peut se produire dans le monde concret. C’est, ensuite, le refus du principe de consistance - le fait que les arguments utilisés pour fonder leurs décisions sont toujours des arguments qui ne tiennent pas debout, et sont précisément avancées pour cela (voir, à nouveau, l’exemple de l’austérité, présentée comme rationnelle du point de vue économique alors que tout le monde sait que ce n’est pas le cas). C’est, enfin, le refus du principe de contradiction - le fait que l’on puisse remonter aux fondements mêmes des décisions qui sont prises, et les discuter, possibilité suscitant aussitôt des réactions hystériques de la part des autorités.


"Ce délire généralisé, que manifestent les autorités européennes, doit être interrogé. Pourquoi se déploie-t-il de manière si impudique sous nos yeux ? Pourquoi continue-t-il à faire semblant de se trouver des raisons, lorsque ces raisons n’ont plus aucun sens - ne sont que des mots vides, des slogans creux et des logiques inconsistantes ? La réponse est simple : il s’agit bien de fascisme. Il s’agit de se donner une couverture idéologique de pure convention, un discours auquel on fait semblant d’adhérer, pour, en vérité, réaliser une autre opération. Comme je l’ai suggéré plus haut, cette autre opération est une opération d’ordre : il s’agit de s’assurer de la domestication toujours plus dure des populations européennes - de ce qu’elles ne réagiront pas aux mesures de plus en plus violentes prises à leur encontre. Des gouvernements qui se prétendent démocratiques ont été élus par les différentes populations européennes - mais ce sont des gouvernements dont le programme caché est tout le contraire : ce sont des gouvernements qui souhaitent la fin de la démocratie, car la démocratie ne les arrange pas. Tout le reste n’est que prétexte. Or, ce que le nouveau gouvernement grec tente de réaliser, c’est réintroduire un peu de réalisme au milieu de l’invraisemblable délire politique, économique et rationnel dans lequel baigne l’Europe - donc un peu de démocratie. Mais, ce faisant, il rend apparent l’ampleur de la crapulerie régnant dans les autres pays du continent - et, cela, on ne le lui pardonnera pas."


Embarquement pour l'outre-là, de François Narboni

Le thème musical d'Embarquement pour l'outre-là, ou plutôt le motif de base – non, on peut dire le thème – est lointainement inspiré – très lointainement même car je n'en ai qu'un vague souvenir – de celui-ci du feuilleton américain La 4e dimension (Twilight zone) que je me souviens avoir vu dans mon enfance. Mais l'ai-je vraiment vu? À vrai dire, nous n'avions pas la télévision à la maison et je ne la voyais que le mercredi après-midi chez mes grands-parents où je n'ai aucun souvenir de La 4e dimension (Zorro, oui, mais pas La 4e dimension…) Peut-être confonds-je avec le film à épisodes qui en a été tiré dans les années 80 (un film de Joe Dante et…et… je ne me souviens plus des autres réalisateurs [penser à regarder sur Wikipédia]. Ce film-là, je l'ai vu, j'en suis sûr, dans un cinéma rue Saint-André des Arts à Paris, avec H…, ou bien P…? Non, P… est un garçon et c'était avec une fille, j'en suis sûr, donc H… (H… est une fille). Il est possible aussi que le thème me vienne de la version qu'en donne le groupe vocal américain Manhattan Transfer dans le disqueExtensions. Je me souviens du jour où j'ai acheté ce disque – jour lointain car il s'agit d'un vinyle [il faudrait peut-être expliquer ce que c'est aux plus jeunes spectateurs?] – dans un magasin du boulevard Sébastopol. Sur le chemin du retour, je m'arrêtai dans une librairie pour y feuilleter la Correspondance de Louis-Ferdinand Céline (trop chère pour mes finances d'alors) et tombai sur une lettre ou il liste des projets de titres d'œuvres à venir dont…Embarquement pour l'outre-là. (Embarquement pour l'outre-là est dédié à Raoul Lay.)

Biographies

Bernard Cavanna

L’univers musical de Bernard Cavanna est strictement le sien, iconoclaste, éclectique, volontiers provocateur et souvent d’une violence en totale opposition à sa douceur naturelle. Il cultive le contraste mêlant une écriture savante aux résurgences populaires, exploitant le tonal comme le dissonant, opposant le cru à la subtilité harmonique, et passant d’une fine recherche timbrale à des rudoiements sonores. Ses compositions peuvent bercer ou secouer, marquer ou heurter, elles restent fermement empreintes d’une urgence intérieure qui laisse déceler une attention portée en profondeur au plus infime détail technique en fonction du regard intense qu’il porte sur l’éclat ou le dilemme humain à la racine de son inspiration.

(Christine Labroche)


Benoît Chantry

Du choix difficile entre les univers qui l'attiraient, Benoît Chantry a fait aujourd'hui un signe particulier: mélanger les styles et provoquer la rencontre. Passionné d'orchestre et d'orchestration, il arrange et écrit de la musique, primée à plusieurs reprises, pour la chanson française, la scène classique, les orchestres à vent et le théâtre. Il crée ainsi la musique des spectacles Un Petit Orchestre dans un Grand, BachAfrica (Festival de Wallonie), Triharfolk, Le Théâtre ambulant Chopalovitch (Lille 2004), Le Grand Départ, Voix des lieux, Feria y Musica, Scènes d'orchestre, entre autres. Il s'est formé au Conservatoire royal de Bruxelles en percussions, jazz, écritures et direction d'orchestre et a créé entre autres des œuvres de Aperghis, Capelletti, Dusapin, Dupraz, Houben, Lysight. Il représente en 2011 la Belgique dans le cadre du Wind Orchestra World Project. Il enseigne au Conservatoire royal de Bruxelles.


Jean-Luc Fafchamps

(Bruxelles, 1960) est pianiste et compositeur. Il a étudié au Conservatoire de Mons et à l’Université de Louvain-L-N. Membre de l’Ensemble Ictus, il participe à de nombreuses créations, tant dans le domaine des musiques de concert, en large ensemble ou en musique de chambre (création d’œuvres de Lindberg, Reich, Aperghis, Mernier, Leroux, Harada, Francesconi, …) que dans les expériences mixtes, en particulier avec la danse (nombreuses créations avec Rosas). Abordé d’abord dans le domaine du théâtre et de la danse (avec le Théâtre Impopulaire, la compagnie Bonté-Mossoux,…), son travail de composition, peu à peu réorienté vers la musique pure, a été salué par la tribune des jeunes compositeurs de l’Unesco (Attrition, pour octuor à cordes) et lui a valu l’Octave des Musiques Classiques 2006. L’Ensemble Ictus, les solistes de l'Ensemble InterContemporain, Musiques Nouvelles, l'ensemble TM+ (Paris), Gageego (Suède), le quatuor Danel, l’Orchestre National de Lille, L’Orchestre Philharmonique de Liège, Calefax, Champs d’Action, Spectra, Aton'&Armide… ont joué ses œuvres. Elles ont été programmées dans de nombreux festivals internationaux (Présences (Paris), Ars Musica (Bruxelles), Vilnius, Nancy, Dijon, Varsovie, Budapest, Biennale de Venise, Lima, Copenhague,…). Il était compositeur en résidence au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 2005-2006.


Ivan Fedele

Ivan Fedele apprend le piano avec Bruno Canino au Conservatoire Giuseppe Verdi à Milan et obtient son diplôme en 1972. Il se consacre ensuite à la composition qu’il étudie auprès de Renato Dionisi, Azio Corghi (Conservatoire de Milan, où il obtient son diplôme en 1981) et Franco Donatoni (Accademia Santa Cecilia à Rome de 1981 à 1982). Il suit également les cours de musique électronique d’Angelo Paccagnini au Conservatoire de 1974 à 1985 et la philosophie à l’université de Milan. C’est le prix Gaudeamus, qu'il obtient à Amsterdam en 1981 pour Primo Quartetto et Chiari qui le révèle au niveau international. Son père, mathématicien, lui transmet le goût des mathématiques qui devient manifeste dans ses recherches, notamment l’approfondissement et l’application du concept de « spatialisation » – Duo en résonance, Ali di Cantor, Donacis Ambra – la formulation d’une « bibliothèque » de procédures créatives et la définition d’un prototype de «synthétiseur granulaire», comme celui utilisé pour la réalisation de l’électronique dans Richiamo (1993). Capt-Actions, créé à l’Arsenal de Metz en 2005, utilise pour la première fois un nouveau système de «capteurs», capables de transmettre les données d’un geste instrumental à l’ordinateur et d’« interpréter » ce geste en temps réel selon les dessins de transformation du son mis en place au préalable par les compositeur. Cette nouvelle technologie, développée par Thierry Coduys dans les studios de la Kitchen à Paris, ouvre de nouvelles perspectives de composition jusque-là inexplorées. L’œuvre d’Ivan Fedele se fonde sur plusieurs caractéristiques essentielles : l’interaction permanente dans la composition entre les principes d’organisation et de liberté ; la volonté de transmettre des formes facilement identifiables sans céder sur la richesse de l’écriture musicale ; un rapport éminemment musicien à la technologie qui peut se justifier lorsqu’elle favorise le rapprochement entre composition et pratique de l’interprétation, lorsqu’elle facilite le calcul dans la composition et rend, pour ainsi dire, audible les phases de la recherche compositionnelle, lorsqu’elle contribue, au dessus de tout, à un résultat sonore esthétiquement convaincant. Fedele, en ce sens, cherche à concevoir de nouvelles stratégies formelles qui allient certains aspects narratifs du modèle symphonique classico-romantique et les innovations d’écriture ou les nouveaux moyens électroniques du dernier demi-siècle. Ses pièces, allant la musique de chambre, aux œuvres pour orchestre et aux concertos, sont données dans les plus importants festivals de musique contemporaine en Europe, en collaboration avec des chefs comme Pierre Boulez, Esa-Pekka Saalonen, David Robertson, Pierre-André Valade et Pascal Rophé. Elles font également l’objet de nombreuses commandes, notamment de l’Ensemble intercontemporain, de Radio France, de l’Ircam et de l’Ensemble Contrechamps. Il reçoit le Premier prix du concours international Goffredo Petrassi en 1989 pour Epos, le « Choc de la Musique » du Monde de la Musique en 2003 pour l'enregistrement d'Animus Anima, le « Coup de Cœur » de l’Académie Charles Cros en 2004 pour le disque Maya et le prix du disque Amadeus pour Mixtim en 2007. L'opéra Antigone (2006) est récompensé du Prix Franco Abbiati en 2007. Le théâtre de la Scala lui commande et crée en 2009 33 Noms sur un texte de Marguerite Yourcenar. Pédagogue reconnu, Ivan Fedele poursuit une intense activité d’enseignement. Il est régulièrement l’invité d’institutions renommées comme l’Université de Harvard, de Barcelone, la Sorbonne, l’Ircam, l’Académie Sibelius d'Helsinki, l’Académie Chopin de Varsovie, le Centre Acanthes, le CNSM de Lyon, le conservatoire de Strasbourg et les conservatoires de Milan, de Bologne et de Turin. En 2000, le ministère français de la Culture lui confère le titre de Chevalier de l'Ordre des Lettres et des Arts. En 2005, il est nommé membre de l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome, où il est nommé professeur de composition en 2007. Il vit à Milan et enseigne la composition au Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan, ainsi qu’au Conservatoire régional de Strasbourg. Depuis 2009, il est directeur artistique de l'Orchestre I Pomeriggi Musicali de Milan. Il est directeur musical de la Biennale de Venise 2012-2015. © Ircam-Centre Pompidou, 2011


Karl Fiorini

Karl Fiorini a fait ses études à Londres, obtenu un master à la guildhall School of Music and Drama et un doctorat au Royal College of Music, où il a été professeur d'esthétique du XXe siècle. Ses œuvres sont jouées à Viennes (Autriche), Bournemouth (Angleterre), Opole (Pologne), dans des lieux tels que le grand Salon des Invalides, la Gewandhaus de Leipzig ou la Konzerthaus de Berlin, et programmées par de prestigieux festivals : l'Europamusicale Festival en Allemagne (2004), Compositeurs à Barcelone (2004), Très Cantos Festival en Espagne (2006), et le Time of Music Festival en Finlande (2007). Karl Fiorini a remporté le prix ALEA III de à Boston (2005), le Tracey Chadwell Memorial Prize de Londres (2005) et a créé l'International String Orchestra Festival, un événement qui a lieu toutes les ans à Malte. Il est compositeur titulaire de l'Orquestra do Norte au Portugal.


François Narboni

Né à Paris en 1963, François Narboni s'oriente dans sa jeunesse vers le jazz tout en effectuant un cursus instrumental classique dans un conservatoire. Parallèlement à la pratique du jazz qu'il mènera jusqu'à un niveau professionnel, il ne cesse de composer de la musique. Après un voyage aux États-Unis en 1982, il décide de se consacrer essentiellement à la composition. Il effectue alors quatre années d'études d'écriture musicale auprès d'Yvonne Desportes tout en travaillant comme arrangeur de studio et en écrivant des musiques de scène pour le Carré Sylvia Montfort (Paris). Ensuite, il entre au Conservatoire de Paris où il étudie auprès de Betsy Jolas, Paul Méfano et Michaël Levinas et obtient un premier prix de composition à l'unanimité. En 1998, il effectue le cursus de composition et d'informatique de l'Ircam. François Narboni est titulaire de deux prix internationaux, boursier de la Casa Velázquez à Madrid (1998), lauréat de la Villa Médicis Hors-les-Murs à New York (1999), prix de l'Académie des Beaux-Arts (2000), lauréat de la fondation Beaumarchais (2006), prix «Claude Arrieu» de la Sacem et «Nouveau talent musique» de la SACD (2008). La musique de François Narboni a été jouée en France et à l'étranger par les principaux ensembles et orchestres: 2E2M, Court-circuit, Fa, Forum, Ictus, Intercontemporain, Itinéraire, Lucillin, Soli-Tutti, Stravinsky, Symblêma, Télémaque, Zelig, le quatuor Diotima, les Percussions-claviers de Lyon, le Los Angeles Contemporary Music Ensemble, le Devlet Senfoni Orkestrasi (Istanbul), l'orchestre Colonne, les orchestres nationaux de Lyon et de Lorraine, l'Orchestre Philharmonique de Radio-France. Ses oeuvres ont fait l'objet de commandes de la part de nombreuses institutions: Ministère de la Culture, Radio-France, Ircam, Musique Nouvelle en Liberté, Densité 93…François Narboni est l'auteur d'une soixantaine d'oeuvres allant de la pièce soliste au grand orchestre et à l'opéra. Il travaille aussi régulièrement avec le théâtre, le cinéma et la danse.


Coproduction

Le manège.mons/Musiques Nouvelles – Télémaque – Icon Arts – AFAM – Bozar – Flagey – Fondation Mons 2015

Représentations passées

06/10/2015
Biennale de Venise - Venise

18/03/2015
Flagey - 1050 Ixelles

17/03/2015
Théâtre le Manège - 7000 Mons

Photos : Isabelle Françaix, Serge Martin - Le Soir. Télécharger les photos.