Imprimer Chercher

Luc Ferrari (2) - Mode Records - 2011

Référence : Mode 228
Disponible chez Mode Records : ICI

Art Zoyd / Scottish Flute Trio / Ensemble Musiques Nouvelles, Jean-Paul Dessy
Visage 2 (1955-56) 10:02' *
pour cuivres et percussions
Musiques Nouvelles, dir. Jean-Paul Dessy
Luc Sirjacques, Dominique Bodart (trompettes), Roel Smedts (trombone), Adrien Lambinet (tuba), Kim van den Brempt (piano), Louison Renault, Jean-Michel Monart, Salvatore Salamone, Pierre Quiriny, Jean-François Dossogne, Simon Drachman, Olivier Ledomez (percussions)
 
Après presque rien (2004) 31:47' *
pour 14 instruments et 2 samplers
Art Zoyd, Musiques Nouvelles dir. Jean-Paul Dessy
Berten D'Hollander (flûte), Blanche Philippe (hautbois), Charles Michiels, Jean-Michel Charlier (clarinettes), Luc Sirjacques (trompette), Magali Dangreau (saxophone), Roel Smedts (trombone), Kim van den Bempt (piano), Louison Renault (percussions), David Nunez, Antoine Maisonhaute (violons), Dominica Eyckmans (alto), Jean-Pol Zanutel (violoncelle), Pascal Smets (contrebasse)
 
Madame de Shanghai (1996) 15:22'
pour 3 flûtes et sons digitaux
Li Ping (Madame de Shanghai), Scottish Flute Trio
Ruth Morley, Laura Bailie et Janet Larsson (flûtes)
 
* Premiers enregistrements

Notes extraites de la notice, par Sabine Feisst

Bien qu'il ne soit pas aussi connu que certains de ses collègues compositeurs en France, Luc Ferrari (1929-2005) fut un compositeur français remarquable qui s'est distingué par une grande variété d'oeuvres, allant de compositions à notation traditionnelle pour des instruments conventionnels à des partitions indéterminées, des improvisations, des enregistrements expérimentaux sur bandes magnétiques, des oeuvres pour la radio, des films et des installations multimédia. Ce CD, le second de Mode Records consacré à la musique de Ferrari, illustre cela de manière claire. (...)

Revue de Presse

Jérôme Provençal, © Le son du grisli, Janvier 2012
Le label new-yorkais Mode Records s'attache depuis bientôt 30 ans à diffuser les formes de musique contemporaine les plus hétérodoxes, qu'elles émanent de compositeurs prestigieux (John Cage, Iannis Xenakis, les deux Morton, Feldman et Subotnick  ou encore peu connus du grand public (Jason Eckardt, Frances White, Lydia Kavina…). Après Ferrari 1 : Chansons pour le corps édité en 2002, Mode a récemment ajouté une nouvelle pierre à l'imposant édifice discographique de Luc Ferrari, infatigable chercheur d'or sonore décédé en 2005, en laissant derrière lui un corpus pléthorique.

Ce Volume 2 réunit trois pièces datant de trois périodes différentes : Visage 2 (1955-56), Après presque rien (2004) et Madame de Shanghai (1996). Visage 2 mobilise cuivres et percussions afin de faire jaillir dans l'esprit de l'auditeur l'image d'une « confrontation physique de deux corps sexués », selon les propres mots de Ferrari. Ici interprétée par l'ensemble Musiques Nouvelles, sous la direction de Jean-Paul Dessy, cette partition de jeunesse, rarement jouée, s'avère tout à fait saisissante. Beaucoup plus proche, dans l'esprit et la texture, de la musique concrète, Après presque rien découle de la rencontre assez peu fortuite mais très fertile entre quatorze instruments et deux samplers – Art Zoyd et l'ensemble Musiques Nouvelles se partageant ici l'interprétation. Sens de la précision et goût de la dérision impulsent cette pièce d'une extrême alacrité – elle dure 31 minutes mais file à toute vitesse –, semblable à une mini symphonie légèrement siphonnée, tout du long parsemée de trouvailles et de détails (écoute au casque vivement recommandée). Faisant clairement référence à La Dame de Shanghai (1947) d'Orson Welles, et plus particulièrement à la fameuse scène finale dans la galerie des glaces, Madame de Shanghai prend la forme d'un miroitant dédale, dans lequel viennent s'entrechoquer des sons divers (flûtes du Scottish Flute Trio, voix de Li Ping Ting, bribes du film de Welles et autres bruits échantillonnés), orchestrés par Luc Ferrari aussi minutieusement que malicieusement.
Photos : Mode Records - 2011.